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La Tokenomics s’agit d’une fusion des mots token (jeton) et économie, ce qui se traduit littéralement par économie de jeton. CE qu’est une tokenomics lorsque l’on parle de cryptomonnaie, c’est la manière dont les jetons sont créés et distribués pour le bon fonctionnement du projet. Ce contrôle de la création existe déjà dans le système monétaire “fiat” et peut surveiller les phénomènes d’inflation. Tokennomics signifie finalement surveiller ce phénomène dans les crypto-monnaies.

On peut également parler de la participation à la gestion de projets d’enjeux spécifiques (financement décentralisé), permettant la création d’une communauté d’utilisateurs garante du développement du projet sur le long terme.

Mieux comprendre les enjeux derrières la tokenomics : 

Bien que cela semble compliqué à première vue, l’idée est en fait très simple. Dans le monde des médias, l’inflation est couramment utilisée pour désigner la hausse des prix des produits de première nécessité. En fait, ce n’est pas le prix qui a tendance à monter, c’est la valeur de la monnaie qui a tendance à baisser.

L’inflation est une préoccupation importante pour toute monnaie et ce mot revient beaucoup dans les termes les plus importants dans le monde dans lequel on vit. Cela prouve quelle importance à la quantité de mise en circulation sur la valorisation d’un actif. À l’instar du marché des cryptomonnaies, l’analyse de l’écosystème d’un actif nécessite une attention méticuleuse quant aux notions de quantité disponible, quantité totale et gestion de l’inflation.

La tokenomics est donc une règle d’or dans a gestion de l’économie des projets cryptomonnaie. Elle permet de marquer dans la blockchain les différentes règles qui vont régir la supply totale (quantité maximale), l’émission du token et la distribution (Dans certains cas les projets distribuent les tokens à l’équipe, développeurs, marketing ou autre).

Cet aspect est donc essentiel lorsque l’on s’attarde sur un nouveau projet, surtout en tant qu’investisseur, car la tokenomics permet d’influencer la valorisation du token. On retrouve généralement la tokenomics dans les whitepapers fait par l’équipe lors d’Initial Coin Offering (ICO).

Il y a trois composantes principales dans la tokenomics.

La quantité totale de jetons :  

La quantité totale de jetons (supply totale) est le nombre maximum de token qui est émis par la blockchain. Il y a une erreur à ne pas faire, celle de confondre quantité disponible et quantité totale. Pour ce qui est de la quantité disponible, il s’agit des tokens disponible à l’instant présent et que vous pouvez acheter sur n’importe quel exchange. Quant à elle la quantité totale est la quantité maximale que pourra atteindre le nombre de token en circulation à terme, comme pour le bitcoin qui minera un total de 21 millions de bitcoins, et pas un de plus. 

L’émission : 

Il s’agit du nombre de jetons créés et renvoyés aux validateurs sur la blockchain en fonction de la période définie. En effet, les validateurs des réseaux blockchain (communément appelés mineurs pour les blockchains basés sur un modèle de preuve de travail comme Bitcoin) sont récompensés pour leur participation au fonctionnement du réseau. Tout d’abord, vous serez payé un certain nombre de jetons. Attribué à chaque bloc nouvellement créé. Deuxièmement, les frais de transaction sont payés par les utilisateurs du réseau.

Il est sage de noter que dans les blockchains avec une quantité limitée de jetons, l’émission de ces jetons est régie par un système de désinflation (c’est-à-dire la réduction du taux d’inflation au fil du temps). En ce qui concerne Bitcoin, la soi-disant réduction de moitié est un événement qui se produit tous les quatre ans. Cela divise par deux la quantité de Bitcoin émise par la blockchain pour chaque bloc créé. Par exemple, en 2009, les mineurs de Bitcoin ont reçu au moins 50 BTC pour chaque bloc créé (le temps de création de bloc pour Bitcoin est de l’ordre de quelques secondes). En 2013, il n’y avait que 25 cas, en 2016, il y avait 12,5 cas et ainsi de suite. Ce système a permis de développer l’économie du Bitcoin malgré l’augmentation de sa capitalisation. Exemple de la courbe de l’émission de Bitcoin vu dans d’autres articles : 

La distribution : 

La plupart des projets de blockchain publics envisagent d’allouer une partie de l’offre totale à des entités spécifiques ou à des utilisations spécifiques. Par exemple, le fondateur de la pièce Zcash a bénéficié d’un versement équivalent à 10 % de l’offre totale (plus de 2 100 000 jetons ou 157 millions de dollars à la dernière date de versement, le 30 novembre 2020).

À l’inverse, l’économie des jetons de Bitcoin n’envisageait pas la distribution de jetons aux créateurs. Satochi Nakamoto, dont l’identité est encore inconnue, est en possession d’une grande quantité de jetons (environ 1 million de jetons). Néanmoins, cette situation est sans doute attribuée au fait qu’il était probablement l’un des seuls ou peut-être l’un des seuls mineurs de Bitcoin au moment de sa création. Ca ne manque pas d’inquiéter une partie de la doctrine,  estimant qu’en l’absence d’une connaissance minimale des intérêts du créateur du Bitcoin, un risque systémique planera toujours sur l’écosystème Bitcoin.

Il y a d’autres exemples comme certains projets qui prévoient une allocation pour le marketing, ou une allocation destinée à être redistribuée à l’instar de ce que peuvent bénéficier les utilisateurs de Brave en Basic Attention Token.

Les ICO jouent un rôle important dans la distribution des tokens, en permettant à de nouveaux projets de lever des fonds en allouant une partie des jetons en circulation à une tranche de la communauté ou à des investisseurs privés ou encore à n’importe quel potentiel acheteur.

Bien évidemment, toutes les blockchains ne sont pas régies par le même fonctionnement.

Exemple de distribution sur la cryptomonnaie AVAX : 

Il existe bien des formes de tokenomics, bien trop pour qu’elles soient toutes citées ici mais regardons en détail les deux plus populaires.

Le modèle à inflation équilibrée :

De nombreuses chaînes de blocs sont encodées sans stipuler une quantité limitée d’émission de jetons. Ce choix est fait pour diverses raisons, mais généralement liées à l’utilisation de la blockchain en question.

 Par exemple, le protocole Ethereum fonctionne selon ce modèle. Cependant, certains mécanismes sont mis en place pour limiter l’inflation ou créer un système déflationniste.

 C’est l’objectif de la mise en œuvre des futures mises à jour du réseau Ethereum. Le taux d’émission annuel des jetons ETH est actuellement proche de 4,5%, mais le passage de la preuve de travail à la preuve de participation devrait être possible, incitant les développeurs à baisser ce taux d’émission. À moins de 1 %.

Le modèle désinflationniste à quantité limitée :

C’est, très simplement, le fonctionnement de Bitcoin, donc une supply limité à terme, et une émission de token moins importante au fil du temps. Beaucoup de cryptomonnaies suivent ce système, comme Solana, Litecoin, Tron et d’autres. 

La tokenomics est donc toute les règles qui régissent l’éco-système d’un token et l’utilisation que peut en faire ses déteneurs. Donc encore une fois un point très important à prendre en compte lorsque l’on souhaite investir dans un projet de cryptomonnaie, qui est dans un univers dérégulé et donc en proie à de nombreuses intentions malveillantes. 

De plus, la mise à jour, intitulée EIP-1559, introduit le système Burn. En d’autres termes, certains des frais payés par les utilisateurs d’Ethereum au fil du temps ne sont pas restitués aux validateurs et sont simplement supprimés. Cela équilibre non seulement le taux d’émission, mais peut également réduire la quantité de jetons en circulation lorsque le réseau est encombré.

Les deux modèles ont des forces et des faiblesses, et la logique de leur fonctionnement est intéressante.

Ainsi, en ce qui concerne Ethereum, le whitepaper montre qu’un taux d’émission stable peut éviter une surconcentration de la richesse entre les mains de quelques acteurs/vérificateurs.Le système désinflationniste du Bitcoin, permet le développement croissant de son écosystème, en rémunérant les mineurs en quantité importante de Bitcoin lorsque celui-ci ne valait pas ce qu’il vaut aujourd’hui. 

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