L’actualité économique et financière

Si nous commençons par faire un rapide bilan de l’année 2018 nous pouvons déterminer quatre principaux faits responsables en partie des mauvaises performances boursières de fin d’année. Les tensions commerciales sino-américaines qui tardent à déboucher sur un consensus, le Brexit qui s’enlise et dont les prémisses laissent penser à une sortie sans accord, le bras de fer budgétaire débuté entre le gouvernement italien et la commission européenne et la remontée progressive des taux d’intérêts initiés par les banques centrales américaine et européenne. Cela a été le vecteur des inquiétudes des principales places boursières mondiales et par ailleurs même les professionnels du placement financier sont ressortis affaiblis de cette année. En effet, la dévisse de 35% du principal gestionnaire d’actifs mondial BlackRock dont les performances se sont retrouvées négatives sur plus de 90% de ses actifs, témoignent d’un manque d’actifs refuges et de diversifications, comme l’a souligné le CEO aux allocations d’actifs et dettes souveraines chez Edmon de Rothschild : Benjamin BELLMAN. En effet, malgré les tensions politiques et géopolitiques propices à porter à la hausse les valeurs refuges telles que l’or, cette relation de cause à effet ne s’est pourtant pas vérifiée cette année.
Les incertitudes évoquées précédemment se poursuivent en ce début d’année 2019. Elles sont même accentuées par le récent shutdown américain. Cette fermeture partielle du gouvernement est la plus longue de l’histoire du pays et les coûts estimés sont de l’ordre de 1,2 milliard de dollars par semaine. Le motif de cette paralysie étant les dissensions entre les élus démocrates et l’administration Trump quant à la construction du mur à la frontière mexicaine. De plus, les récents propos tenus par le président de la FED, Jerôme Powell, à l’égard de la remontée des taux a eu un double effet. En expliquant que la banque centrale américaine pouvait se montrer patiente quant à la poursuite de sa politique monétaire restrictive due à la faiblesse de l’inflation, les marchés boursiers américains se sont alors calmés au détriment de la valorisation du dollar sur le marché des changes. Ce dernier ayant perdu 1,5% face à la monnaie européenne. Enfin, comme le rapporte cet article des Echos, « l’indice composite PMI du cabinet Markit » est descendu à 51,2 en décembre. Son niveau le plus bas depuis cinq ans ce qui présage d’un ralentissement général conséquent de la croissance économique en cette nouvelle année.
Évolution des indices
Après une baisse de 4 708 à 4 607 points entre le 1er et le 3 janvier, le CAC 40 est repartie à la hausse jusqu’au 9 janvier pour atteindre 4 805 points. Cependant le support de 4 800 points s’est brisé le jour suivant et laisse percevoir un gap baissier, le cours s’étant clôturé à 4 783 points. Même constat du côté des valeurs américaines. Les indices du Wall Street 30, du S&P 500 et du Nasdaq semblent tous les trois poursuivre un gap baissier, leurs supports respectifs ayant été brisés. Ainsi le premier passe en-dessous des 24 000 points, le second brise son support de 2 600 points et le dernier à clôturée à une valeur inférieure aux 7 000 points. Enfin, le FTSE 100 et le Nikkei qui ont respectivement perdu 500 et 4 000 points depuis début octobre, affichent une hausse timide se stabilisant à 7 000 points pour le premier et 20 360 pour le second.

- Les valeurs à suivre
L’horizon 2019 commence de façon plutôt nuageuse et ce n’est pas Jean-Claude Trichet, ancien directeur de la Banque Centrale Européenne, qui a dit le contraire lors de sa récente interview sur Europe 1 en appelant à la prudence car « beaucoup d’éléments (nous) incitent à être très vigilants ». Pour faire fasse à une éventuelle récession nous vous conseillons dès lors de vous tourner si ce n’est déjà fait vers les titres de grandes sociétés à forte visibilité, présentant un endettement maitrisé et s’en étant l’année dernière. Les résultats suivant reposent sur une évolution de l’année 2018 :
LVMH : 8,06% | Air |
L’Oreal : 7,32% | Liquide : -3,86% |
Safran : 16,81% | Total : -2,82% |
Thales : 13,69% | Sanofi : 1,38% |
Dassault System : 15,87% |
En conclusion nous saurions vous recommander d’être prudent pour cette année en misant sur des actions défensives et d’attendre l’année prochaine en ce qui concerne un portefeuille plus spéculatif.