L’immobilier reste en France un des premiers types de placement pour les investisseurs désireux de sécuriser et diversifier leurs portefeuilles. Néanmoins, face à l’augmentation des préoccupations sociales et environnementales, l’immobilier tel qu’il est défini actuellement semble être voué à des changements en profondeur. En effet, gros consommateur d’énergie et parfois dévastateur pour l’environnement, le virage vers l’immobilier durable est inévitable. Mais finalement, qu’est-ce que l’immobilier durable et pourquoi les investisseurs devraient-il s’y tourner ? 

Qu’est-ce que l’immobilier durable ? 

D’abord il est important de rappeler que l’immobilier est le secteur le plus énergivore avec 40 % de la consommation énergétique totale et le deuxième secteur le plus polluant avec 25% des émissions de gaz à effet de serre, devant les transports. 

Ainsi, l’urgence d’agir a poussé les acteurs institutionnels à intégrer les problématiques environnementales et sociales dans le secteur de l’immobilier.

Désormais l’immobilier durable est un concept complet qui intègre les critères ESG (Environnemental, Sociétal et de Gouvernance) grâce à diverses actions. Les biens sont ainsi mieux isolés pour que la consommation énergétique diminue. La gestion des déchets mais aussi la prévention des risques environnementaux sont pris en compte dans la réalisation des programmes. De plus, la durabilité d’un bien se retrouve aussi dans la volonté des promoteurs de réaliser des projets pérennes qui résisteront au temps afin de lutter contre l’obsolescence et ainsi accroitre la longévité des biens. C’est véritablement cette approche long-terme qui est à souligner dans le cadre de l’avancée environnementale. 

Cependant le caractère durable de l’immobilier ne s’arrête pas seulement au progrès environnemental, les programmes se doivent d’être aussi bien connectés au territoire via l’accès à des réseaux de transports en commun mais aussi d’être pourvus de prestations haut de gamme qui prennent en compte la qualité de vie des acheteurs. 

Finalement, la qualification d’immobilier responsable tient en la capacité d’un bien à remplir plusieurs critères en adéquation avec les objectifs ESG. L’approche est globale car elle se retrouve aussi bien en amont du projet de construction que des dizaines d’années après sa livraison. 

Investir dans l’immobilier responsable : qu’a-t-on à y gagner ? 

Dans le secteur immobilier, le mot qui attire toutes les attentions est la rentabilité. Mais alors pourquoi un investisseur devrait-il se tourner vers l’immobilier durable ? 

D’abord, l’accent mis sur le confort et la qualité de vie des occupants est un atout de taille lors de la mise en location ou de la vente. Cet argument permet au propriétaire de limiter le turn-over des locataires et ainsi lui conférer une sécurité. De plus la mise en place de mesures pour réduire la consommation énergétique entraîne immédiatement une baisse des charges pour le propriétaire ce qui augmente son bénéfice. Finalement, l’emplacement et la connexion des biens durables au territoire permet d’une part aux locataires de se projeter et de ne plus se soucier de leurs trajets entre leur lieu de vie et d’activité professionnelle mais aussi de faire vivre un quartier tout entier. En effet l’économie circulaire engendrée par ce type de programme développe les commerces de proximité et in fine augmente la valeur d’un secteur, point non négligeable pour les investisseurs. 

Pour finir de combler les investisseurs, il est très clair que la valeur des biens durables est largement supérieure à celle des logements plus anciens et bien plus énergivores. 

Par quels procédés investir ? 

Le moyen le plus classique serait pour un investisseur d’acheter un bien durable et de directement le mettre sur le marché mais d’autres formes sont aussi possibles. En effet, si vous n’avez pas la capacité financière d’acquérir un bien seul vous pouvez investir dans une SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Elles permettent d’acquérir une part d’un logement qui sera alors divisé en plusieurs actionnaires. Cependant, cette possibilité vous demandera de « bloquer » les capitaux pendant une durée minimale. 

Finalement, si vous aimez jouer un peu plus avec le risque, vous avez aussi la possibilité d’investir dans des SIIC (Société d’Investissement Immobilier Cotées en Bourse) ou alors dans des plateformes de Crowdfunding immobilier qui ont néanmoins un risque bien plus élevé. 

Gabriel Chapon / Salon de la Finance Responsable