
La récente flambée du cours du bitcoin, qui avoisine désormais les 35 000 €, a attiré le regard du grand public mais aussi des spécialistes du secteur financier sur les différents types de cryptomonnaies. Néanmoins, les nouvelles préoccupations environnementales liées aux placements semblent être en défaveur des cryptos, souvent présentées comme énergivores. Leur caractère peu durable pourrait freiner l’arrivée de ce type de placement dans des portefeuilles d’épargne. Cependant, qu’en est-il réellement ? Des nuances doivent être apportées à leur impact souvent exacerbé sur l’environnement mais pourront-elles devenir un placement « vert » à l’avenir ?
Un coût énergétique certain et une absence de transparence
D’abord, une cryptomonnaie est une monnaie 100% virtuelle créée par un logiciel open source qui ne peut être utilisé seulement que par des « mineurs » détenant un code de décryptage tel qu’un mot de passe ou une empreinte digitale. Le majeur problème de la création de ce type de monnaie est l’énergie utilisée par les ordinateurs. En effet, les cryptos sont souvent définies comme énergivores. Par exemple, le minage du bitcoin semblerait avoir un impact environnemental similaire à des pays entiers tels que la Belgique. En réalité, il existe assez peu de ressources sur le sujet pour pouvoir affirmer avec sureté que leur impact est dévastateur.
Au-delà de cet impact direct sur la consommation de ressources lié au minage et aux transactions, une certaine opacité entoure les différentes transactions. D’abord, pour ouvrir un compte en monnaie virtuelle, les prestataires ne demandent que très peu de justificatifs. Ensuite, le cryptage des différentes transactions liées à ce portefeuille permet au propriétaire d’utiliser son argent virtuel sans contrôle de la part des autorités. L’exemple de l’utilisation quasiment exclusive des cryptomonnaies pour acheter des produits ou des services sur le « Dark net » en est la principale illustration. Ainsi, à l’heure où la transparence des transactions et des placements financiers est exigée, les cryptomonnaies sont souvent perçues comme trop opaques et incontrôlables. Néanmoins, certaines ont fait le pari du durable et réussissent à mobiliser de très nombreux clients.
Des cryptomonnaies en faveur de l’environnement et de l’éthique
Le Bitcoin a initié la démocratisation des cryptomonnaies. Cependant, de nombreuses autres monnaies virtuelles sont apparues. Leurs objectifs sont multiples voir infinis mais certaines d’entre elles soutiennent des projets éthiques et responsables pour la planète. C’est le cas de Solar Coin qui valorise la production d’énergie solaire grâce à un système de création novateur. Chaque MWH d’énergie produite par un particulier ou un producteur sera converti en Solar Coin sur un portefeuille virtuel. Cette monnaie virtuelle favorise donc le développement de l’énergie verte, bien loin des clichés énergivores des cryptomonnaies. De plus, d’autres cryptomonnaies tirent leur épingle du jeu à l’instar du Faircoin qui est chapoté par une coopérative du nom de Faircoop. Cette monnaie est minée différemment, moins couteuse en électricité, elle a pour objectif de soutenir des projets équitables, éthiques et solidaires grâce à son fort aspect « communautaire ». Le Faircoin valorisé à 1,20€ se veut sans risque, rapide d’utilisation, transparent et utilisable en respectant des valeurs de justice sociale et de coopération. Enfin, Il est encadré par une gouvernance démocratique à l’inverse d’autres cryptos plus opaques. A travers ces deux exemples qui contrastent l’image assez négative des cryptomonnaies, nous pouvons affirmer que certaines d’entre elles intègrent les principes de la finance durable.
Finalement, l’impact environnemental des cryptomonnaies est à nuancer tant leur diversité est grande. En fait, certaines ont une démarche véritablement positive alors que d’autres semblent être irréconciliables avec les valeurs de durabilité et de respect de l’environnement. Leur arrivée dans des portefeuilles d’épargne classique ne devrait pas arriver de sitôt car les mentalités semblent encore réticentes. Néanmoins, des initiatives durables, pérennes et socialement responsables sont déjà efficaces et prendront probablement une place significative dans le paysage financier à l’avenir.
Gabriel Chapon / Salon de la Finance Responsable