Comme nous avons pu l’observer ces derniers mois, la crise du coronavirus a mis le monde entier à genoux : les commerces ont été forcés à fermer leurs portes, notre consommation a fortement chuté, le monde entier fut contraint de se confiner. Ainsi, l’économie toute entière a fortement souffert et n’est pas prête de se relever de si tôt. Qu’en est-t-il alors pour la transition énergétique ? Le coronavirus est-il une aubaine pour la transition énergétique ou, au contraire, un frein à sa course ? Comment le secteur de l’énergie va-t-il répondre à la crise ?

Une période de répit pour la pollution de l’air

Des images satellites prises par la NASA ont montré une chute importante de la pollution dans les régions les plus touchées comme en Chine où les particules fines se trouvant dans l’air ont baissé de 20 à 30% par rapport aux années précédentes. En France aussi, la nature a repris ses droits.

Dans les rues de certaines villes, de nombreux animaux sauvages ont pu être observés. Malgré cela, nous ne pouvons pas encore nous réjouir. En effet, avec le déconfinement, l’activité industrielle a repris de plus belle, entrainant une augmentation significative de la pollution plus élevée alors qu’avant le confinement. Ainsi, malgré la crise sanitaire et économique, nous devons continuer à donner une attention toute particulière à l’urgence climatique.Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a notamment partagé ses inquiétudes sur le sujet dès le début de la crise du Covid-19 :

“ Alors que les gouvernements répondent aux différentes crises en cours, ils ne doivent pas perdre de vue l’un des défis majeurs de notre temps : la transition vers des énergies propres”.

Le gouvernement face à la chute des prix du pétrole

Les pays ont été forcés de s’endetter pour subvenir aux besoins causés par la crise. Cela s’est traduit par l’importation de masques et tout autre matériel médical, la mise en place du chômage partiel et de mesures pour soutenir les commerces. Dans cette situation, la forte baisse des prix du pétrole pourrait bien influencer les décisions gouvernementales et donc freiner le financement de la transition énergétique. En effet, selon un rapport BloombergNEF (BNEF) publié en mars dernier, pour la première fois depuis les années 80, l’installation de panneaux solaires devrait reculer en 2020. Les prévisions qui devaient se tenir entre 121 et 152 gigawatts ont été revues à la baisse pour se placer aux alentours de 108 à 143 gigawatts.Les prévisions pour 2021 sont encore plus décevantes notamment du fait de la dépréciation des devises par rapport au dollar, monnaie avec laquelle les principaux composants des installations éoliennes sont achetés. Les pays qui présageaient le plus l’utilisation d’énergies vertes en 2021 comme le Mexique ou l’Amérique Latine sont aussi ceux qui sont le plus touchés par la dépréciation de leurs devises par rapport au dollar.Le gouvernement semble néanmoins déterminé à soutenir la transition énergétique. C’est ce que la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, tente de prouver à travers la mise en place de mesures de soutien envers le domaine des batteries tels que des délais supplémentaires et le maintien des tarifs durant trois mois.

Le coronavirus : La preuve d’une crise écologique

Nous pouvons aussi voir la crise d’un autre œil. La crise pourrait être l’occasion de réorienter l’économie vers un mode de vie plus durable et responsable.Effectivement, le confinement a mis un coup de projecteur sur les effets néfastes de l’activité humaine sur l’environnement (pollution, dépendance des animaux envers l’homme, etc). A force de côtoyer l’habitat naturel des animaux sauvages par la déforestation ou la chasse, l’Homme s’expose sans cesse à de nouveaux virus : ce fut aussi le cas du SRAS et de la grippe aviaire.Ainsi le coronavirus n’est pas seulement une crise sanitaire ou économique, il est la preuve d’une crise écologique que l’Homme ne doit pas prendre à la légère sous peine de se mettre en danger.Il en va donc de la survie de l’Humanité de considérer la crise actuelle comme une opportunité pour reconstruire une économie bien plus durable et égalitaire qu’auparavant et ainsi éviter de reproduire les erreurs d’aujourd’hui. Cette reconstruction ne sera pas possible sans le développement d’une transition énergétique et écologique solide.

Conclusion

Les répercussions climatiques pourraient être bien plus désastreuses sur le long terme que celles causées par la crise que nous sommes en train de vivre en ce moment même. Il en revient donc aux Etats de tenir leurs engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La crise a bien montré que, plus les décisions sont tardives, plus les conséquences en sont démultipliées.


@Khloé PERRIER / Responsable du Salon de la Finance Responsable

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