
Le monde dans lequel nous vivons est bouleversé par les changements climatiques, les crises sociales, politiques et maintenant sanitaires. Afin de mieux appréhender ces mutations, les critères ESG (pour Environnement, Social et Gouvernance) apparaissent comme outils indispensables.
Ce n’est seulement qu’à partir des années 70 que l’impact environnemental commence à peser dans les débats. Il faudra attendre les années 90 pour que les premières initiatives visant les entreprises et les titres financiers soient appliquées.
Les critères ESG, c’est quoi ?
John Elkington fut le premier à mesurer l’importance des critères environnementaux et sociaux dans le fonctionnement des entreprises. C’est sous cette impulsion et avec le soutien du secteur financier qu’apparaissent les critères ESG. Aujourd’hui, le sigle ESG est mondialement connu. Ces critères permettent de mesurer l’analyse extra-financière des entreprises en se basant sur trois piliers : Environnemental, Social et de Gouvernance.
Les critères ESG peuvent ainsi évaluer l’exercice de la responsabilité des entreprises vis-à-vis de l’environnement et de leurs parties prenantes (salariés, partenaires, sous-traitants et clients).
Ainsi, le critère environnemental inclut la diminution des émissions de gaz à effet de serre, la prévention des risques environnementaux ainsi que la gestion des déchets. Quant au critère social, il prend en compte les droits des employés, le dialogue social, l’exposition au stress… Enfin, le critère de gouvernance s’assure de l’indépendance du conseil d’administration, de la présence d’un comité de vérification des comptes mais aussi de la structure de l’organisme.
A quoi servent les critères ESG ?
Les entreprises ont la possibilité de faire mesurer leur responsabilité sociétale par des agences de notation extra-financière. En effet, celles-ci sont chargées d’évaluer la politique sociale et environnementale d’un acteur économique en se basant notamment sur les critères ESG. Après analyse, elle lui attribue des notes sur les différentes thématiques évoquées ci-dessus. Ces agences ont construit une large gamme de services permettant une évaluation des investissements réalisés par l’entreprise.
À noter que ces agences sont rémunérées par les investisseurs et non les émetteurs de titres. Cela permet ainsi de limiter les probabilités de conflit d’intérêts.
Afin d’établir l’évaluation de l’entreprise, l’agence de notation extra-financière s’appuie sur des documents publics tels que les liasses fiscales et bilans sociaux mais aussi sur des entretiens avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise évaluée (direction, employés, syndicats, ONGs, fournisseurs, clients…).
Ce type d’évaluation permet à un investisseur d’estimer la responsabilité d’une entreprise avant de l’intégrer à son portefeuille. Elle peut également être demandée par l’entreprise elle-même afin de connaître son positionnement en termes de responsabilité sociale.
Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises communiquent sur leurs performances sociales et environnementales à partir de ces agences de notation. Pour autant, bien que ces agences soient indépendantes, je constate certaines limites à celles-ci.
Tout d’abord, chaque agence de notation extra-financière est spécialisée dans un seul et unique domaine d’opération, elle ne pourra donc pas exprimer une vision globale de la performance sociale et environnementale de l’entreprise. Deuxièmement, ce type d’évaluation n’est pas obligatoire pour l’entreprise. Effectivement, un acteur ayant un mauvais score peut très bien décider de garder les résultats de manière confidentielle et ainsi cacher ses performances au grand public.
Un bon investissement ?

Enfin les critères ESG peuvent être un atout pour augmenter les performances de votre portefeuille.
En effet, dans ce contexte où l’analyse ESG se développe, elle n’est plus uniquement un outil de mesure de risque, mais bel et bien un instrument de détection de nouvelles opportunités d’investissement.
Intuitivement, on pourrait penser qu’intégrer les critères extra-financiers nuit à la performance d’un investissement. En effet, de nos jours les entreprises les plus performantes sont loin d’être les plus responsables. Pourtant, de nombreuses études indiquent le contraire.
Il a ainsi été démontré que les entreprises qui respectent le plus les critères ESG se financent à moindre coût et subissent une plus faible volatilité des cours. En conséquence, investir sur des portefeuilles ESG octroie de meilleures performances et réduit l’exposition aux risques.
Vous l’aurez compris, les critères ESG sont des outils indispensables pour connaître l’impact sociétal d’une entreprise. Mais aujourd’hui, un grand nombre d’investisseurs les utilisent pour mesurer leurs propres performances.
Ces critères sont donc nécessaires pour le développement des entreprises, c’est pourquoi, ils devront à long-terme être soumis à plus de régulations.
Benjamin Laufer / Salon de la Finance
Précédent article : https://lacobfi.com/le-crowdfunding-le-moyen-de-financement-du-futur/
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