Selon Les Amis de la Terre, le soutien des établissements bancaires français aux énergies fossiles a augmenté de 218 % entre 2005 et 2013. Face à la détresse environnementale qui pèse sur notre planète, des banques alliant services financiers et respect de l’environnement se sont développées. Par exemple, la Banque Postale Asset Management est devenue le premier gérant d’actifs généraliste en France à avoir labellisé ses fonds de 100% avec le label ISR.

Mais qu’est-ce qu’une banque responsable ?

Apparu il y a une vingtaine d’années avec l’émergence de l’économie solidaire, le modèle de la banque responsable, aussi appelée banque éthique, repose sur le bien commun et l’intérêt général. Ainsi, les banques responsables et éthiques promeuvent l’inclusion sociale, le développement durable, l’économie sociale et l’entrepreneuriat social et excluent le financement des secteurs énergétiques ou pollueurs ainsi que les projets d’envergure controversée. Son fonctionnement repose avant tout sur la transparence et la proximité avec ses clients. En effet, les clients disposent d’informations complètes et peuvent tracer l’origine ainsi que l’utilisation des fonds, du crédit et de la gestion de la banque. L’objectif n’étant pas de générer des profits, ces institutions financières s’inscrivent dans une démarche dite à impact « positif » en transformant l’épargne de leurs clients en un produit financier solidaire et transparent.

A noter qu’actuellement, les désignations de banque responsable et banque éthique n’admettent pas de statuts juridiques et légaux.

Comment font-elles ?

Pour ce faire, les banques responsables collectent et utilisent l’argent de leurs clients, via les frais de tenue de compte par exemple, qu’elles réaffectent sous forme de crédits destinés à des projets sociaux, environnementaux et culturels. De plus, ce ne sont pas les actionnaires mais les clients qui y sont sociétaires qui jouissent des prises de décisions de la banque. C’est pourquoi, on parle également de banques coopératives. C’est-à-dire des banques qui n’ont aucun actionnaire et où seuls les clients sont propriétaires de celles-ci.

L’écosystème d’une banque responsable repose donc sur la rencontre entre l’épargne citoyenne et la finance sociale où chacun peut en connaitre les usages et en choisir les projets financés !

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Actuellement, le poids des banques coopératives est très important dans le système bancaire français puisqu’elles collectent plus de la moitié des dépôts et sont à l’origine de près de la moitié des prêts. En France, les coopératives bancaires les plus connues sont le Crédit mutuel, les Caisses d’épargne, les Banques populaires, ou encore les caisses régionales du Crédit Agricole.

Même si aujourd’hui les banques responsables et éthiques ne sont pas majoritaires, deux banques se montrent pionnières en la matière. Parmi elles figurent la NEF et le Crédit Coopératif.

Créée en 1988, la NEF est une coopérative de finances solidaires 100% éthique. Cette banque de dépôt mise sur la transparence de l’utilisation de l’argent qui lui est confié.

Le Crédit Coopératif quant à lui est une banque coopérative fondée en 1893 qui oriente ses crédits vers des secteurs contribuants à la préservation de l’environnement. Egalement, elle ne finance plus les activités d’extraction et de première transformation du pétrole, du gaz naturel et du charbon ainsi que les activités de production d’énergie nucléaire. Historiquement, Le Crédit Coopératif est la banque de l’Economie Sociale et Solidaire et recense plus de 74 000 clients.

Où en sommes-nous dans le développement et le renforcement des aspects responsables et éthiques des institutions financières ?

Parmi les banques dites classiques, la Banque Postale entame une démarche éthique et responsable. En proposant à ses clients le livret de développement durable et solidaire (LDDS), la Banque Postale a pour vocation de soutenir les projets citoyens liés à l’économie sociale et solidaire. Il est également possible d’investir dans des entreprises intégrant dans leur gestion financière des enjeux sociaux ou environnementaux (énergies renouvelables, économie circulaire, transport et mobilités durables, bâtiments verts et services environnementaux innovants).

En parallèle des banques classiques se développement les néo-banques vertes. Helios, Green-Got et OnlyOne prônent ce nouveau modèle bancaire durable en défendant des valeurs communes telles que la transparence et l’engagement dans la transition écologique.

Lancée en 2019, Helios veut œuvrer pour l’émergence d’une économie durable et d’une finance verte.

Green-Got quant à elle, promet de « reprendre la main » avec un compte courant 100% décarboné et une épargne plus responsable (projets de protection de l’eau, de captation de CO2, d’agriculture durable, etc).

Enfin, OnlyOne se définit comme le « compte à impact positif ». La start-up promet à ses clients de les aider à estimer l’impact environnemental de leurs dépenses afin d’optimiser leur impact carbone et soutenir des projets cohérents avec les objectifs de développement durable. Le plus ? Un arbre planté en Bretagne à chaque inscription.

Les banques éthiques et responsables sont donc une solution pour faire converger vers un même point la finance et le respect de l’environnement. Alors pourquoi ne pas être acteur de cette convergence ?

Amandine Saint Loup / Salon de la Finance